L'enfant, la ville et le ruisseau, Projet primé Europan 17

Notre proposition vise à revitaliser les noyaux villageois et les continuités écologiques en cultivant un paysage sensoriel, ludique et récréatif. Nous avons identifié des espaces du quotidien propices à l’émergence d’un réseau de centralités piétonnes reliant les grands parcs existants ou en projet. Nos interventions visent à accompagner leur évolution de sorte à garantir la cohérence avec le tissu alentour et l’acceptabilité des changements auprès des habitants. 

Pour activer ces places et placettes en devenir, notre premier volet d’action consiste à intervenir sur les axes majeurs afin d’y ménager une place aux modes doux, notamment par la création de passages piétons, de haltes et de voies cyclables. Notre second volet d’intervention porte sur les chemins de traverse. Ces voies étroites et sinueuses offrent une opportunité pour créer des parcours réservés aux piétons et aux modes actifs dans un cadre pittoresque tout en mettant en valeur la déclivité du site et les points de vue qu’il offre sur la ville, la mer et la montagne. 

Dans cette perspective, nous avons décidé de nous placer à hauteur d’enfant. Penser la ville à hauteur d’enfant, c’est penser une ville sûre, inclusive, marchable, pédagogique, rafraîchissante, commune. Par ailleurs, faire participer les enfants à la réflexion est un puissant vecteur de sensibilisation, pour les générations présentes et futures.

Cette réflexion a donné lieu à un article dans la revue Sur-Mesure: « Marseille, penser à hauteur d’enfant pour une ville hospitalière »

Ainsi, des points d’acupuncture urbaine ont été identifiés à partir des circuits de mobilité reliant les établissements scolaires, sportifs et socioculturels fréquentés par les enfants. Notre réflexion prône des actions frugales et réversibles mais ciblées et adaptées aux contextes locaux. En outre, elle repose sur une considération polysensorielle du paysage. 

Nous développons une signalétique attractive à partir de matériaux (galets, bois) et d’essences (peupliers, frênes, aulnes, joncs) qui évoquent les ruisseaux invisibles par leur aspect, leurs effluves ou les sonorités qu’ils génèrent. Enfin, notre projet prévoit des zones d’expansion capables d’accueillir l’eau et son aléa sans mettre en péril le territoire et s’inscrit dans un programme de désimpermébilisation progressive des sols.


Le canyon (dont le nom sera choisi par les habitants) est une opportunité foncière sans pareille, préfigurant le réseau de parcs et jardins en gestation. Une fois la dépollution des sols effective, il sera à la fois un élément tronçon stratégique de la coulée douce et une interface avec le tissu urbain qui la borde. Considérant sa fonction d’évacuation et d’épanchement, nous y déployons une programmation légère évoquant la présence de l’eau, l’histoire ferroviaire mais aussi la proximité aux montagnes (mur d’escalade), l’identité portuaire (mobilier construit à partir de conteneurs) ou encore l’importance des arts de la rue (fresques et graphes).

Nous y projetons des jardins partagés dédiés à la transmission des savoirs ainsi qu’à la flore nourricière et aromatique locale. L’un des tunnels abrite des cultures, adaptées à l’atmosphère caverneuse (champignons et endives) ; l’autre est un lieu culturel polymorphe qui mue une fois l’été venu en un cinéma troglodyte et populaire – un clin d’oeil à la mutation à venir de l’usine Saint-Louis (voir p. 1 : vue du canyon depuis la rue Alexandre Meradou).


Plan masse du site

axonométrie - aménagement du faisceau ferroviaire